Les tribulations amoureuses (ou pas!) d\'une étourdie en puissance

Une bonne soirée...

Entrons maintenant (enfin !) dans le vif du sujet. Pour situer le décor, précisons que j’avais alors deux grandes amies à la fac avec qui j’étais tout le temps, et que l’une d’entre elles se plaignait en permanence de ne pas avoir de copain. L’hiver étant la saison des galas et autres soirées, nous avions acheté des places pour une des plus réputées avec pour objectif de lui en trouver un… et j’ai perdu une amie cette nuit-là parce que c’est moi qui ne suis pas repartie seule !

Imaginez une école entière transformée en boîte de nuit le temps d’une soirée, tout le monde en tenue habillée, l’ambiance de Noël un peu en avance. C’est dans ce décor que nous nous sommes aventurées, pas très fières : on n’avait pas imaginé un monde pareil. Première étape : reconnaissance des lieux. Nous avons donc commencé par jouer les exploratrices et faire trois fois le tour des locaux, rencontrant au passage des camarades de promotion et des amis que nous ne pensions pas trouver là. Rencontres qui ont motivé un certain nombre d’arrêts pour discuter, danser, boire un verre… Ambiance de début de soirée, quoi ! Noyées dans la foule nous avons fini par trouver une salle où la musique nous plaisait et nous avons commencé à danser entre nous. La soirée était entre temps bien lancée, une de mes amies s’est fait embrasser par une fille, Miss Désespérée tenait à distance tous les garçons qui s’en approchaient… C’est à ce moment qu’un garçon qui dansait avec un groupe d’amis pas très loin de nous s’est mis à me fixer. Je n’étais pas très à l’aise, ayant sorti pour l’occasion une robe de dessin animé (magnifique, mais de fait difficilement sortable…) et les regards qu’elle attirait me gênaient quelque peu, moi qui avais l’habitude de passer inaperçue. Je lui ai lancé un regard en mode tueur… qui n’a pas eu l’effet escompté : au lieu de détourner le regard, il a souri et m’a complimentée sur ma robe. Moyennant quoi le regard de tueur s’est mué en sourire charmeur accompagné d’un remerciement. Puis je lui ai tourné le dos pour retourner à mes amies… qui m’ont demandé ce que je faisais : il était très beau, ce garçon ! Pourquoi pas, mais je n’avais alors eu en tout et pour tout que deux copains pour une durée plus que limitée, et je n’avais jamais rencontré personne en soirée de cette manière. Autant dire que je n’étais pas dans mon élément !

Je me suis quand même retournée à un moment donné, pour trouver son regard posé sur moi. Déstabilisant… A ce moment-là, l’estrade s’est libérée (je rappelle que nous étions dans une salle de classe), et nous avons traversé la pièce pour danser dessus. Sur le coup, je me suis dit tant pis pour le garçon, de toute façon je ne le connais pas. Mais quand je me suis retournée, il était derrière moi ! C’est là que j’ai vraiment commencé à m’y intéresser. Et il s’est approché, jusqu’à ce que celle de mes amies qui se trouvait entre lui et moi le remarque et s’écarte pour nous laisser libres, chose que j’ai appréciée. C’est devenu assez drôle alors, un jeu de regards qui se cherchent, se fuient et s’accrochent, chacun connaissant déjà l’issue du chapitre mais faisant semblant de l’ignorer… Je me suis senti des ailes ! Quand il a jeté son chewing-gum dans un coin de la pièce, je n’ai pas pu me retenir de rire ! Evidemment, je n’étais pas censée l’avoir vu, mais cela coupait tellement le suspense ! Et je dois dire que j’ai apprécié : le goût de menthe sucrée n’était déjà pas terrible, mais avec cette espèce de morceau de caoutchouc mâchouillé, merci ! Pardon, je m’égare… Donc il a jeté son chewing-gum, avant de s’approcher. Nous dansions maintenant ensemble, très proches l’un de l’autre, mais sans se toucher. Puis il s’est enhardi jusqu’à poser sa main sur ma hanche… et j’ai eu comme un éblouissement, une sensation de décharge électrique… Jamais depuis je n’ai ressenti, cette sensation de chute infinie, d’apesanteur, de perte de la notion de moi… c’était magique. Il m’a embrassée, et j’ai réalisé à ce moment-là que je ne savais rien de lui, même pas son nom ! Pour la petite fille modèle que j’étais, quel bouleversement de mes habitudes !

Le reste de la soirée n’a été qu’enchantement, jusqu’au moment où nous nous sommes séparés pour rentrer lui chez lui, moi chez l’amie chez qui je devais passer la nuit. J’ai d’ailleurs dû rentrer seule, ne la trouvant pas : elle était partie depuis longtemps ! A peine arrivée chez elle, j’ai reçu un message adorable dans lequel il m’appelait sa petite princesse (apparemment, la robe l’avait marqué !).

La fin de l’histoire n’a pas sa place ici, il ne s’est rien passé de plus sortant de l’ordinaire, mais ç’en a été une belle. Merci à toi, le Granvillais !



12/09/2010
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